01.03.2018 - Emission

Sirius

©RTS/Capture d'écran

Second opus de la collection « Ondes de choc » inspiré par le double massacre de l’Ordre du Temple solaire.

Mercredi 14 mars 2018 à 20h15 sur RTS Un

Ondes de choc est une collection de quatre téléfilms qui traitent de manière fictionnelle quatre faits divers survenus entre les années 1980 et 2010 en Suisse romande. Drames familiaux, tueurs en série, bavures policières et dérives sectaires : des affaires criminelles qui ont défrayé la chronique et dont s’emparent les cinéastes de Bande à Part. Que se passe-t-il pendant les minutes ou les jours qui suivent la perpétration d’un tel acte ?

En introduction du deuxième opus de cette collection, Sirius, Esther Mamarbachi s’entretiendra avec le réalisateur valaisan Frédéric Mermoud. Suivra la diffusion de cette fiction inspirée du massacre de l’Ordre du Temple solaire en 1994, en Valais et à Fribourg.

Synopis

Cinq jours avant le jour J, celui du dernier voyage d’une secte, l’Ordre de Sirius, nichée dans les Alpes vaudoises. Cinq jours durant lesquels une communauté de 48 personnes, femmes, hommes, enfants, nourris d’ésotérisme, guidés par un gourou narcissique, vont mettre à l’épreuve leur foi et se laisser déposséder de leur identité. Cinq jours avant de décider si l’on opère le transit vers Sirius, promesse d’une humanité nouvelle. Cinq jours durant lesquels chaque geste pourrait être le dernier.

Note du réalisateur

Lorsque le double massacre de l’Ordre du Temple solaire a eu lieu en Suisse romande à l’automne 1994, j’avais 25 ans et venais d’achever mes études de Lettres. La violence de cette tragédie – 48 morts – avait eu l’effet d’une déflagration. Comment un acte aussi effroyable était-il possible, dans des chalets nichés au cœur des Alpes, dans un pays sans histoire et sans « climax » ?

Quand j’ai commencé à réfléchir à ce film, je me suis donné comme règle de ne jamais juger en amont l’aberration et la folie de ce geste. Je voulais plutôt raconter les derniers jours vécus par cette secte, en me demandant dans quelle mesure cette communauté révèle aussi une part (sombre) de notre inconscient collectif et de nos peurs existentielles.

Dans ce programme, un couple encapé se regarde avec amour, une valise au pied du lit. Mais il scelle aussi un pacte diabolique avec le mal, avant l’ultime voyage. J’ai cherché cette tension, qui oscille entre douceur et barbarie, dans cette scène et durant toute la fabrication du film. La chambre du gourou est bleue claire, teinte apaisante et froide. Mais ce bleu est comme lacéré par le rouge vif de la cape de gauche qui évoque le feu purificateur, alors que le doré de l’autre suggère la beauté d’un paradis fantasmé. Dans sa gestuelle, le couple forme un triangle, figure matrice de l’ésotérisme. Pourtant, cette composition apparemment harmonieuse est scindée par le corps inerte d’un jeune enfant. Dort-il ? Est-il mort ?

Dissimulée sous les oripeaux de la douceur et de la foi, la monstruosité de l’acte meurtrier n’en devient alors que plus violente et troublante.

Sirius
Un téléfilm de Frédéric Mermoud

Avec : Dominique Reymond, Carlo Brandt, Grégoire Didelot, Iannis Jaccoud, Camille Figuereo, Baptiste Coustenoble et la participation de Marianne Basler

Texte:RTS