09.07.2020 - Médiatic

«J’aime être la personne qui transmet»

Linda Bourget ©RTS/Laurent Bleuze

Linda Bourget incarnera dès la rentrée «A bon entendeur» pour le lancement de la nouvelle formule du magazine.

Que réserve la nouvelle formule d’A bon entendeur aux téléspectateurs?

En plus des grands sujets d’une vingtaine de minutes présents dans toutes les émissions, nous voulons élargir la palette des rubriques plus courtes pour pouvoir être réactifs face à l’actualité de la consommation. Nous réfléchissons également à la possibilité de faire des émissions en direct qui créent l’événement autour d’une thématique une à deux fois par an. Le visuel va lui aussi beaucoup changer. Nous allons sortir d’un plateau virtuel en place depuis quelques années pour nous plonger dans l’univers d’un appartement. A travers le décor, nous voulons apporter plus de convivialité à l’émission.

ABE est l’un des magazines les plus regardés de la RTS. Finalement, pourquoi vouloir transformer quelque chose qui marche?

Ce n’est pas une révolution mais une évolution. Nous ne souhaitons pas changer ce qui marche. Cependant, il est nécessaire d’adapter cette émission aux codes graphiques qui évoluent rapidement. Étant donné qu’il y a un renouvellement au niveau de la présentation, c’était aussi l’occasion de changer de visuel.

Qu’allez-vous garder de l’émission telle que les téléspectatrices et téléspectateurs la connaissent?

A bon entendeur est un programme culte avec un ADN très fort. Nous garderons les trois piliers de l’émission qui sont des enquêtes liées au monde de la consommation au sens large, des tests utiles et des histoires qui émanent des téléspectateurs. Ceux-ci nous écrivent pour nous parler de situations aberrantes dont ils sont parfois victimes.

Quelles seront les grandes thématiques abordées à la rentrée en août?

Il est encore trop tôt pour le dire. D’autant que nous avons pris du retard à cause du Covid-19. Nous allons bien sûr continuer d’enquêter sur l’alimentation et les pesticides. Nous voulons aussi développer des sujets comme l’assurance maladie et le 2e pilier, qui touchent tout le monde mais qui sont peu traités en général car assez ingrats en télévision.

Quelle sera votre patte en tant que présentatrice et productrice éditoriale d’ABE?

Dans cette émission, nous montrons les dysfonctionnements qui peuvent advenir dans certaines entreprises et administrations. Je me réjouis de soumettre à la question les personnes en charge de ces organismes pour qu’ils puissent s’expliquer sur les raisons de ces anomalies. Je sortirai aussi régulièrement du studio pour aller sur le terrain, comme j’ai eu l’occasion de le faire pendant la période du Covid-19 : à la recherche de masques de protection par exemple, ou pour décoder des polices d’assurances qui jouaient sur les mots entre pandémie et épidémie pour refuser des remboursements à leurs assurés. Je présenterai ma première émission le mardi 25 août. C’est un grand privilège que de pouvoir transmettre des informations aux téléspectateurs. Le présentateur constitue la pointe de l’iceberg mais en coulisse, un immense travail est réalisé par de nombreuses personnes exerçant des métiers variés.

Comment l’émission s’est-elle adaptée au coronavirus?

Le bouleversement sur les modes de consommation était tel qu’il y avait énormément de choses à dire. Il nous a semblé essentiel de garder une présence à l’antenne et de ne pas basculer uniquement dans des rediffusions. Forcément, nous avons eu des émissions très dégradées en termes de qualité visuelle mais l’objectif était d’apporter un contenu informatif. Manifestement, les téléspectateurs se sont montrés indulgents car ils étaient au rendez-vous. Une chose rare d’habitude dans A bon entendeur, nous sommes allés dans l’émotionnel avec des reportages dans lesquels les commerçants racontaient leurs difficultés financières et leur désarroi. Cela nous semblait être ce qu’il fallait faire à ce moment-là.


Une parcours à grandes enjambées

Avant de devenir journaliste, Linda Bourget était danseuse: «C’est l’école la plus formatrice que j’ai faite. Cela apprend une certaine discipline, une grande exigence envers soi-même, le fait de toujours se remettre en question et de vivre avec le regard et la critique des autres.» Des qualités nécessaires à la profession. D’abord journaliste économique à La Liberté, puis à l’Hebdo, elle rejoint la rédaction de l’actualité TV de la RTS en 2013 en tant que correspondante au Palais fédéral avant d’être nommée cheffe de la rubrique politique en 2016. Son meilleur souvenir reste la journée des élections fédérales du 20 octobre 2019 après huit heures d’analyse en direct.

Texte: Propos recueillis par Perrine Millet, paru dans le magazine Le Médiatic 212 (Juillet/Août 2020)